Je suis ingénieur, je suis directeur, je suis chef de projet, je suis étudiant, je suis chauffeur de bus, je suis femme au foyer, …
Je suis grand, petit, maigre ; je suis riche, pauvre ; je suis généreux, rigoureux ; je suis anxieux, stressé, …
Je suis plutôt sur un management participatif, je suis plus télé que cinéma, je suis pour un travail d’équipe, …
Nous utilisons le verbe ÊTRE à toutes les sauces dans notre quotidien personnel et professionnel.
Pourquoi avons-nous besoin de parler de soi en utilisant « je suis » ? Pourquoi associons-nous autant d’attributs au verbe ÊTRE ? Quelle est cette conscience de l’Être que nous avons en nous ? Quelle est-elle dans le monde du travail ?
Tout d’abord, on peut observer que c’est principalement dans la relation avec les autres que nous avons besoin de dire ce qui nous caractérise.
Le « je suis » touche notre identité : « être quelqu’un » dans son propre regard et surtout dans le regard de l’autre. D’où provient ce besoin « d’être quelqu’un » ? Si nous avons besoin d’être quelqu’un, pensons-nous que nous pourrions « être personne » ?! Sur quoi s’enracine ce besoin « d’être quelqu’un » ? A chacun de répondre en profondeur à cette question s’il le souhaite. N’est-ce pas lié à un manque ou un besoin d’Amour ? Ce manque ou ce besoin d’Amour tellement ancré n’est-il pas devenu notre identité ? L’être humain use de stratégies auxquelles il s’identifie pour gommer, masquer ce ressenti de manque, et c’est ainsi qu’il va dire « je suis ceci, « je suis comme ça » ou c’est ma personnalité.
Ce moi que l’on nomme égo veut se faire une place au soleil. Sur ce sujet, vous pouvez également lire l'article : "L'égo, ce costume au travail".
Mais est-ce notre identité profonde qui s’exprime par tous ces mots ou bien l’idée que nous en avons ? Autrement dit, est-ce vraiment la part de l’Être en profondeur qui se manifeste ou est-ce la part identifiée au mental qui tire son sens du moi à partir du contenu et de l’activité de celui-ci ?
Puis, d’où partent ces différentes mentions à notre égard ? Si nous regardons bien, elles partent de ce que l’on a dit de nous, ce que l’on a déduit de nos différentes expériences, et donc du passé. Nous nous accrochons, avec conviction et force parfois, à des éléments passés.
Nous ne sommes plus dans l’Instant Présent. Nous nous enfermons dans un passé et envisageons peu parfois la capacité de renouvellement et de renouveau propre à l’être humain. Pourtant, le corps nous le montre car des cellules meurent et se régénèrent à chaque instant. Alors qu’est ce qui fige les choses en nous ? N’est-ce pas le mental ?
De plus, tous ces adjectifs à notre égard, nous les attribuons également aux autres ; « il est introverti », « il est exigeant », « il est brillant », « il est buté », …. Dans le monde du travail, toutes ces étiquettes que nous collons sur le dos des autres sont autant de freins pour rencontrer l’autre vraiment, apprendre à l’écouter et voir sa richesse. De la même manière que pour notre corps ou la définition de nous-même, ne contribuons-nous pas à figer et bloquer des relations professionnelles alors que nous souhaiterions le contraire ? Et si nous nous ouvrions à faire sauter les limitations que met notre mental ? Et si nous décollions les post it ? Et si nous prenions responsabilité en se retournant vers nous-même et en voyant ce que nous semons dans l’univers professionnel.
Nous pouvons alors entrer dans une introspection :
Suis-je vraiment tout ce que je dis de moi ? Est-ce que je me limite ? Est-ce que l’autre est véritablement ce que je pense ou dis à son égard ? Est-ce que je ne le « réduis » pas à ce que je pense et crois de lui ? Y a-t-il une part en moi, et donc en l’autre, inexplorée et peut être la plus essentielle ?
Notre réponse dépend de notre état de conscience car notre perception du monde est un reflet de celui-ci. Chaque instant, notre conscience crée le monde où nous évoluons.
Si le sens de notre identité provenait moins du passé, des peurs, de ce mental qui sait, et plutôt d’un espace intérieur plus profond et plus vrai ?
Si nous observions que lorsque l’on est identifié à nos pensées, nos goûts, nos jugements, nos interprétations, on est moins présent et à l’écoute de l’autre ?
Et si notre être profond n’était pas vraiment ce vocable qu’on s’attribue ? Si notre Être était beaucoup plus grand et plus beau que ce que le mental humain peut s’imaginer ?
La véritable identité ou Originalité s’enracine dans cet Être dans l’instant présent où la joie de donner et de partager sont sa nature.
Et si chacun dans une entreprise se reconnectait à cet Être là ? On peut imaginer le rayonnement de celle-ci !
L’Être de l’entreprise, cela pourrait-il être une entreprise tournée vers l’Humain et qui, au-delà de « nourrir » ses employés par un salaire nourrit aussi leur Cœur et leur Âme. Comment ? En étant dans une écoute, dans un profond respect, une honnêteté, une communication vraie, une valorisation de chacun, une créativité individuelle et collective pour un Vivre Ensemble harmonieux.
Si chaque être se sent bien dans cette entreprise, le faire en découlera naturellement et l’entreprise aura alors les fruits de ce qui a été planté.
Son rayonnement se ressentira, en donnant, elle recevra bien plus.
N’est-ce pas le moment de ne plus travailler seulement pour soi-même mais pour l’Humanité ? Nous œuvrons pour cette nouvelle société si nous devenons conscients de ce que nous créons chaque jour dans nos environnements personnels et professionnels.
N’est-il pas temps que l’entreprise soit au service de tous et prenne responsabilité dans le grandissement de notre Humanité ?
N’est-il pas temps de passer à l’étape suivante dans notre évolution : ÊTRE pour FAIRE du nouveau et RECEVOIR pour encore mieux DONNER.
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