En venant sur terre, nous expérimentons tous la souffrance. Cette souffrance est formée de peurs, de schémas de fonctionnement, de comportements, de croyances et constitue l’égo. Cet égo est une carapace que l’on se bâtit pour survivre ou un costume que nous endossons. Nous devenons quelqu’un et surtout quelqu’un d’autre que nous même.
Dans le milieu professionnel, que nous soyons dirigeant, directeur, cadre, technicien, opérationnel, nous pouvons tous porter un costume.
Ce vêtement est parfois trop grand, trop petit, disproportionné, mal ajusté, pas à notre goût, vieillot, démodé, …. Soit nous l’adoptons sans conviction profonde, contre nous ou alors nous « l’aimons » bien.
Cet habit, nous l’empruntons de l’extérieur, l’entreprise qui attend cela de nous ou bien il est issu d’une croyance que nous devons nous présenter, nous comporter ainsi. Mais sommes-nous au fond heureux, en joie ?
Quel est-il ce vêtement au juste ? De quelle matière est-il fait ? Comment se montre-t-il dans le quotidien de l’espace professionnel ?
L’égo nous fait exister par les croyances que l’on nomme notre personnalité, mais sommes-nous cela ? Il nous fait tenir et avoir certains comportements et réactions dans la vie de tous les jours.
Ce que l’on connait le plus est le besoin de se mettre en avant, en valeur, se vanter, autrement dit manquer d’humilité. Nous entendons alors : « Celui-là il a un égo démesuré ! » ou « il a un « melon » gros comme ça » ! ou « il a la grosse tête ». L’égo n’est pas seulement sous cet aspect très visible. Il peut revêtir de multiples formes plus subtiles.
C'est l’égo qui nous fait poser jugements et étiquettes sur toute chose et/ou personne en lien avec une vision duelle issue du mental : pour/contre, d’accord/pas d’accord, victime/bourreau, raison/tort, non coupable/coupable, j’aime/j’aime pas, … Sans nous en rendre compte, nous mettons alors de la séparation et nous pouvons ne pas comprendre les réactions en face chez les autres telles que de l’agressivité, une réponse tac au tac, colère, plainte, frustration, on râle, de l’énervement, …. On ne voit pas toujours que la réaction de l’autre peut être en lien avec le positionnement intérieur ou énergie que l’on dégage et donc le rôle que l’on a joué en amont.
L’égo nous permet de croire ceci ou cela et par exemple que l’on a raison. Vouloir avoir raison est bien présent dans l’univers professionnel. Pourquoi avons-nous ce besoin parfois « viscéral » d’avoir raison ? Est-ce parce que nous avons besoin d’être vu ? Reconnu ? D’exister, d’être quelqu’un à ses yeux et aux yeux des autres ? … A chacun d’identifier en toute honnêteté ce qui motive ce comportement. Cette tendance à vouloir avoir raison peut nous amener à prendre pouvoir sur l’autre consciemment ou inconsciemment. Nous prenons pouvoir lorsque par exemple nous imposons notre vision, lorsque nous restons attaché obstinément à notre propre opinion, lorsque nous arrivons en retard régulièrement à des réunions, lorsque nous ne donnons pas de feed back aux personnes qui attendent de nous une réponse, ... En apprenant à nous observer dans nos fonctionnements et en écoutant les autres, nous pouvons apprendre beaucoup et ainsi contribuer à un Vivre Ensemble plus serein et harmonieux.
C’est aussi l’égo qui s’exprime quand nous sommes susceptibles, à fleur de peau. Nous nous défendons d’une menace extérieure, illusoire, que nous créons nous même.
Cet égo est aussi plus insidieux lorsque que l’on s’auto sabote par des pensées et/ou comportements, lorsque l’on se « flagelle », on se condamne intérieurement. Des pensées de découragement nous assaillent, « tu n’y arriveras pas », « Si tu n’arrives pas à mener à bien tout ce que l’on attend, c’est toi qui a un problème » « tu es encore retombé dans le même piège, tu es vraiment faible ! ». Nous vivons un stress chronique qui peut nous mener au burn out.
C’est également l’égo qui est aux commandes lorsque l’on fait preuve de manipulation vis-à-vis de soi-même. Par exemple, on va se fait croire des choses qu’on est ceci, cela, pas ceci, pas cela. Que ce soit l’auto-sabotage ou la manipulation, nous nous racontons des histoires ou dit autrement, nous nous mentons à nous-même et l’égo est ainsi toujours actif. Ce faisant, nous restons dans une illusion …
Bref, l’égo est là sous de multiples habits pour chacun d’entre nous.
Nous pouvons petit à petit nous libérer de ces « attaches-ments », se connaître et se reconnecter à qui nous sommes vraiment, qui est bien au-delà du costume que nous avons adopté.
Sur ce chemin, nous découvrons que l’égo - qui est prouver qu’on est quelqu’un et se défendre - est la manifestation de la souffrance et il maintient le cycle de la souffrance. L’égo est tourné vers soi et non vers l’autre. Si celui-ci est moins actif, Il n’y a plus de réaction car l’autre n’est pas vu ou perçu contre soi.
On ne sort pas de la souffrance avec l’égo qui est une construction mentale, constitué d’explications à n’en plus finir, de raisonnements, de prétextes, de conclusions, d’interprétations, de croyances. La solution ne peut se trouver dans ce qui cause le problème. La solution se trouve ailleurs et ne peut être vue, approchée, ressentie de la même manière que ce qui a généré le problème. La solution est en delà de tout cela.
Nous pouvons apprendre à nous connaître ? Comment ?
Avec douceur, bienveillance et patience envers soi-même c’est commencer à se « retourner » et prendre du temps à observer plus tant l’extérieur mais notre Univers intérieur. Nous pouvons alors devenir un observateur conscient qui accueille avec bonté et humanité ces pensées qui se présentent à la surface du mental. Nous pourrons identifier de quoi nous parle cet égo, de quel manque.
Ainsi, nous pouvons mettre de la distance avec ces pensées, commencer à les remettre en question et les lâcher. Notre personnalité, qui est une construction de vieilles mémoires, s’allège et plus on s’allège, plus on s’illumine car notre Cœur devient plus libre. Nous pouvons alors ouvrir notre Cœur à ce qui nous habite et cesser de se faire la guerre. La lutte en tout genre envers soi-même et donc envers les autres, les jugements, les condamnations peuvent être mis au travail et ainsi être alchimisés pour le bien de tous.
La méditation avec des musiques neutres sans intention consciente et inconsciente, est une aide pour être en delà du mental et plus à l’écoute de son Cœur et donc de l’autre.
Le pardon est également une clé essentielle car il nous libère.
Avec humilité et confiance, nous nous désidentifions de l’égo et nous nous relions à l’Être que nous sommes qui nous vivifie et nous fortifie de l’intérieur. En s’harmonisant à l’Être, nous ressentons une clarté et une force qui nous aident naturellement à déjouer et dépasser les stratagèmes de l’égo.
La communication et les relations professionnelles deviennent naturellement plus fluides que ce soit avec les collaborateurs, entre collègues et avec les clients, l’écoute se fait plus profonde et bienveillante, le respect est davantage présent, un véritable travail ensemble peut prendre place, …
Dans cette vie terrestre, l’égo n’est-il pas là pour ramener celui qui ressent l’appel d’emprunter ce chemin, à la maison, la Source, à qui il est profondément, pour le meilleur de tous.
Très beau chemin à chacun.
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