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  • Mireille Allée

Le recul




Il est courant de se dire ou d’entendre : « T’as trop le nez dans le guidon », « Lâche prise », « Prends du recul », …

Facile à dire mais pas si aisé que cela à vivre ….


Que ce soit dans sa vie de tous les jours ou pour un parent dans la relation avec ses enfants ou pour un professionnel qui accompagne les autres ou pour toute personne travaillant en équipe et/ou avec des clients/usagers ou pour un responsable ; prendre du recul est nécessaire, même essentiel.

En quoi c’est essentiel ? Y a-t-il plusieurs « types » de recul ? Comment vivre ce recul ?


Empruntons le sentier de l’introspection pour avancer sur le recul !


Dans une vie, nous passons par tout plein d’états allant de la joie, du calme, une ouverture, … à de la lourdeur ; des états émotionnels de peur, colère, tristesse ; de la fatigue ; du stress ; de l’agitation ; de l’instabilité ; de l’irritation ; ….


Quel est l’objet de notre inconfort ?

Le chef d’accusation proclamé va être une charge de travail, des enfants agités, notre chef qui ne nous écoute pas vraiment, des collaborateurs qui se plaignent et qui ne sont pas assez motivés, des personnes qui ne voient pas ou ne font pas les choses comme nous, …

L’objet de notre état peut aussi être en lien avec un ressenti : une atmosphère lourde, chargée négativement, une pression ressentie, une énergie agressive perçue, de la peur, des prises de pouvoir, …

Les raisons de notre état du moment sont-elles seulement en lien avec « quelque chose » qui serait extérieure à soi ? Y a-t-il des facteurs internes qui nous amènent à vivre du stress, de l’agitation, de la peur, …. ? Nos pensées pourraient-elles y être pour quelque chose ? Ce mental qui tourne à plein régime et nous entraine dans des soucis, des inquiétudes, …

Le comportement d’une personne, une perception dans notre environnement pourraient-ils activer en nous une blessure et générer une réaction inconsciente ?

Les expériences de vie avec les autres sont en effet de formidables occasions d’apprendre à se connaître et ainsi, selon son intention, contribuer à plus d’harmonie.


Aussi, pour faire face à ces différents ressentis qui nous assaillent, nous prenons du recul ou du moins nous essayons d’en prendre, et par divers moyens.

Nous pouvons nous éloigner physiquement parlant et ceci de différentes façons : les week ends, les vacances, se changer les idées en voyant des amis, en regardant la télévision, se promener dans la nature, pratiquer une activité sportive, de bien-être, manuelle, …. Ces moyens sont importants et nous apaisent, nous régénèrent un moment et nous pouvons ainsi repartir de « bon pied » ou revigoré comme on dit. Sont-ils suffisants ? En retournant dans notre environnement, nous pouvons replonger dans le même état qu’avant la prise de recul.

Nous pouvons également nous détacher de l’environnement ou de la personne que l’on croit être l’objet de notre trouble. Dans le monde du travail, nous pouvons entendre : "Maintenant, je ne fais plus attention à elle ou à lui", "Je ne m'en occupe plus maintenant, je pense à moi", "C'est leur problème, pas le mien", "Moi, je fais mes tâches et c'est tout". Mais sommes-nous vraiment détachés ou les émotions sont-elles toujours là en nous et continuent d’être un poids ? Est-ce un détachement ou un évitement ? Évitons-nous de prendre responsabilité et ainsi tenter de faire évoluer la situation ? Un regard honnête envers soi nous permet de répondre à cette question dans l’instant présent. Notre action dépendra alors de l’intention que nous avons par rapport à soi, aux autres, par rapport au collectif dans lequel nous vivons ou travaillons.

En allant encore plus loin, pouvons-nous nous détacher de ces pensées, ces croyances qui nous font répéter inlassablement certains scénarios qui nous desservent ainsi que les autres ? Nous pouvons prendre conscience combien nous sommes identifiés à ces pensées incessantes qui arrivent à la surface de notre mental et comment nous sommes manipulés par celles-ci. La méditation avec une musique sans intention consciente ou inconsciente peut nous aider à calmer ce mental.

Nous pouvons également avoir ou faire preuve de recul face à une situation. Comment ? En la regardant de plus haut, en zoomant comme le ferait un photographe. Des personnes ont la capacité naturelle de voir plus large, plus global, cela dépend de notre état de conscience.


En delà de prendre et d’avoir du recul, se pourrait-il que nous soyons le recul ? Se pourrait-il qu’une réponse essentielle pour nous aider dans le quotidien de ce monde se trouve à l’intérieur de nous ? Et pour quoi, pour servir quels buts ?


Peut-être,

Pourrions-nous aller dans une écoute intérieure qu’à n’importe quel moment nous pouvons retrouver ?

Pourrions-nous dans les relations humaines, ouvrir notre cœur, faire un pas vers l’autre et être confiant dans un résultat qui ne nous appartient pas ?

Pourrions-nous apprendre à discerner la nature des suggestions qui nous sont présentées par le mental ? Ainsi, en devenant le plus possible un observateur conscient de pensées négatives, on a l'opportunité de se relier au meilleur, à la puissance d’un Non intérieur. Un détachement qui demande notre attention au quotidien et qui nous fait goûter la vraie liberté.

Pourrions-nous nous ouvrir et nous laisser inspirer par l’espace de Sagesse qui est en nous ? Ce vaste espace d’accueil et d’Amour qui nous habite et que nous sommes.

Pourrions-nous nous déposer et nous reposer dans une Conscience plus grande, en delà des peurs, des limitations et fonctionnements humains ?


Pouvons-nous imaginer, ressentir ou observer que de notre état de sérénité et de calme intérieur nous semons une énergie plus apaisée dans les environnements familiaux, professionnels. Que de notre ouverture et compassion, nous pouvons créer des conditions plus favorables à une meilleure écoute et communication, à un travail ensemble plus harmonieux. Que de notre travail intérieur, nous contribuons à transformer notre humanité.


Vivre le recul pour partager la richesse dont chacun est dépositaire et l’offrir aux autres est à la portée de tous. Il nécessite notre engagement intérieur. Des êtres qui font eux-mêmes ce chemin d’introspection peuvent être une aide sur cette voie vers une liberté qui n’a pas de prix.


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